Une nouvelle ère pour les petits agriculteurs s’ouvre à Tataouine : l’impact de la centrale solaire d’El Ghordhab promet de redéfinir l’agriculture dans cette région aride.
La centrale solaire destinée à alimenter la région d’El Ghordhab, dans le gouvernorat de Tataouine, est entrée en exploitation, suscitant l’enthousiasme des agriculteurs ayant attendu plus de six ans à cause de divers obstacles et problèmes fonciers et techniques.
La centrale solaire, d’une puissance de 60 kilovolts, est raccordée à un principal puits dans la région. Cette région, pourtant aride, possède des conditions importantes pour la culture des céréales irriguées et il est possible d’exploiter de vastes zones de ses terres vierges adaptées à la production de récoltes significatives de cette culture. La réduction significative des coûts de l’électricité, qui limitait souvent la capacité à aménager davantage de terres pour diverses cultures agricoles, est désormais possible grâce à l’énergie solaire, c’est une révolution pour les habitants locaux.
En effet, sous le soleil implacable du désert, une nouvelle ère d’espoir se lève pour les petits agriculteurs de Tataouine. La mise en service récente de cette centrale solaire marque un tournant décisif pour cette région aride, ouvrant la voie à une agriculture plus durable et prospère. Dans cette région où les températures estivales peuvent atteindre des sommets vertigineux et où les ressources en eau sont extrêmement rares, les défis pour les agriculteurs sont nombreux. L’accès à une énergie fiable et abordable a longtemps été un obstacle majeur. Avec l’inauguration de la centrale solaire, une réponse à cette nécessité cruciale est enfin apportée.
Dans ce sillage, il faut noter que la centrale solaire permet une réduction significative des coûts énergétiques pour les petits agriculteurs. Traditionnellement dépendants des carburants fossiles coûteux et polluants, ces agriculteurs peuvent désormais bénéficier d’une source d’énergie renouvelable. Cette transition vers l’énergie solaire réduit non seulement les dépenses en électricité, mais aussi l’empreinte carbone de la région, contribuant ainsi à la lutte contre le changement climatique.
Une aubaine pour les petits agriculteurs
A cet effet, le délégué de Ghomrassen, Abdellatif Sboui, confirme que cette centrale s’avère une aubaine, notamment pour les petits agriculteurs. Il explique qu’elle permettra de révolutionner le système d’irrigation des cultures de céréales et de minimiser les coûts liés à l’électricité auparavant fournie par la Steg. «A Tataouine certaines zones souffrent de soif au vrai sens du terme. Ce genre de projets permettra d’alléger les souffrances des petits agriculteurs. Mais il faut dire que cette station était déjà prête à l’exploitation depuis plusieurs années, mais la lenteur des procédures et la bureaucratie ont entraîné tout ce retard», a-t-il expliqué. Et d’expliquer que l’approche de l’Etat vise actuellement à promouvoir la culture des céréales dans les différentes délégations de Tataouine. «El Ghordhab renferme deux puits, c’est un projet pilote qui permettra de relier un premier puits à l’électricité générée par l’énergie solaire, ce qui bénéficiera à plus de 70 agriculteurs», a-t-il encore dit.
A vrai dire, l’énergie solaire est particulièrement bénéfique pour les activités agricoles dans cette région.
Elle permet le fonctionnement des systèmes d’irrigation, essentiels pour maintenir les cultures dans un climat aride. En assurant un approvisionnement énergétique constant, les agriculteurs peuvent optimiser l’utilisation de l’eau, augmentant ainsi la productivité et la rentabilité de leurs exploitations.
L’implantation de la centrale solaire contribue également à l’autonomisation des communautés rurales. Les petits agriculteurs, souvent confrontés à des difficultés économiques, trouvent dans cette initiative une opportunité de développement et de croissance. L’accès à une énergie abordable et durable leur permet d’envisager des projets agricoles plus ambitieux, diversifiés et rentables.
Tataouine devient ainsi un modèle de développement durable pour les autres régions arides du pays.
En démontrant que l’énergie solaire peut transformer des zones défavorisées en pôles agricoles dynamiques, cette initiative pourrait inspirer des projets similaires ailleurs. Les bénéfices économiques, sociaux et environnementaux se conjuguent pour offrir une perspective optimiste aux petits agriculteurs et à leurs familles.
Retour sur les détails
En 2016, l’Entreprise tunisienne d’activités pétrolières (Etap) et la compagnie italienne ENI ont signé un accord-cadre de partenariat pour le développement et la mise en œuvre de projets d’énergie renouvelable. Parmi eux, la réalisation d’un projet de production d’électricité, à partir de l’énergie solaire photovoltaïque d’une puissance de 10 MWc (régime d’autorisation) à la commune d’El Ghordhab de la délégation de Ghomrassen.
Ce projet sera exploité sur une période de 20 ans et s’étalera sur une superficie de 20 hectares, le schéma de financement a été bouclé pour un total de 36.100 MDT, et la production annuelle est estimée à 22.573 GWH.
Les travaux d’installation de la centrale solaire photovoltaïque ont été achevés en 2020. Les travaux de reconfiguration et de raccordement de la station au réseau de la Steg ont commencé effectivement au cours du mois de juillet 2022, la centrale était en période de test. Le parc, d’une capacité installée de 10 MWc, fournira plus de 20 GWh d’électricité par an, fournie à la Steg (Société tunisienne de l’électricité et du gaz) dans le cadre d’un contrat d’achat d’électricité de 20 ans.